Canines incluses
Les canines incluses correspondent à des dents définitives qui restent bloquées sous la gencive ou dans l’os de la mâchoire, au lieu de se placer correctement dans l’arcade dentaire. Cette situation concerne plus souvent les canines supérieures, mais elle peut également toucher les canines inférieures, bien que cela soit plus rare.
Les canines jouent un rôle essentiel dans la mastication, l’occlusion et l’esthétique du sourire. Leur position stratégique les rend indispensables à la stabilité et à l’harmonie de la dentition. Lorsqu’elles restent incluses, elles peuvent perturber l’équilibre dentaire et, dans certains cas, endommager les dents voisines si aucune prise en charge n’est envisagée.
Pourquoi certaines canines restent incluses
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la rétention d’une canine dans l’os ou la gencive. Il est important de les connaître pour mieux comprendre le plan de traitement :
- Manque d’espace dans l’arcade dentaire : les autres dents prennent trop de place, empêchant la canine de trouver sa position.
- Mauvaise orientation du germe dentaire : dès sa formation, la dent adopte un axe qui ne lui permet pas de faire éruption.
- Présence d’obstacles physiques : une dent surnuméraire, un kyste ou une racine voisine peuvent bloquer son chemin.
- Anomalies de forme ou de taille de la dent : certaines canines présentent des particularités qui compliquent leur éruption.
- Facteurs héréditaires : dans certaines familles, on observe plus souvent des inclusions dentaires, ce qui suggère un lien génétique.
Ainsi, le diagnostic précoce permet souvent d’anticiper ces difficultés et de mettre en place un traitement avant que la situation ne se complique.
Signes et diagnostic d’une canine incluse
La canine incluse peut passer inaperçue, surtout chez les enfants et adolescents qui ne ressentent pas de gêne immédiate. Cependant, certains signes doivent alerter :
- Absence de la canine définitive alors que toutes les autres dents permanentes sont présentes.
- Persistance d’une canine temporaire bien au-delà de l’âge habituel de remplacement (environ 11-13 ans).
- Présence d’un relief ou d’une bosse sur la gencive, parfois sensible au toucher.
- Espacement anormal ou désalignement des dents voisines.
Le diagnostic repose sur un examen clinique complété par des radiographies panoramiques. Lorsque la position exacte de la dent doit être précisée, un scanner 3D (cone beam) permet de visualiser l’emplacement et la relation avec les dents voisines.
Les risques si la canine incluse n’est pas traitée
Ne pas traiter une canine incluse peut entraîner plusieurs complications :
- Désalignement progressif de la dentition : les autres dents peuvent se déplacer, créant des malocclusions.
- Résorption des racines voisines : la pression exercée par la canine incluse peut endommager irrémédiablement les racines adjacentes.
- Formation de kystes : autour de la dent incluse, un kyste peut se développer et fragiliser l’os.
- Troubles fonctionnels : une mauvaise répartition des forces masticatoires peut entraîner des tensions musculaires ou des douleurs articulaires.
Ainsi, même en l’absence de douleur immédiate, un suivi régulier reste indispensable pour prévenir ces risques.
Les étapes de traitement d’une canine incluse
La prise en charge dépend de plusieurs facteurs : l’âge du patient, la position de la dent, l’espace disponible et l’état général de la dentition.
- Création d’espace orthodontique
Si l’arcade est trop étroite, un traitement orthodontique prépare le terrain. Cette étape permet d’ouvrir l’espace nécessaire à l’éruption de la canine, en déplaçant doucement les dents voisines. - Chirurgie d’exposition
Une fois l’espace suffisant, une petite intervention chirurgicale met la dent à découvert. Sous anesthésie locale, le praticien dégage la gencive et parfois une fine couche d’os pour accéder à la couronne de la canine. - Traction orthodontique
Un dispositif orthodontique, souvent un petit bouton collé sur la dent, relie la canine à l’appareil principal. Des forces légères et continues la guident progressivement vers sa position normale. - Stabilisation
Une fois la canine alignée, la phase de finition et de contention assure la stabilité à long terme de l’alignement et de l’occlusion.
La chirurgie : déroulement et suites
L’exposition chirurgicale est une intervention courante et bien maîtrisée. Elle se déroule souvent au cabinet, sous anesthésie locale, parfois associée à une sédation pour plus de confort.
Après l’intervention, quelques précautions sont recommandées :
- Maintenir une alimentation molle et tiède pendant 24 à 48 heures.
- Éviter les gestes qui pourraient irriter la zone opérée.
- Poursuivre l’hygiène bucco-dentaire avec des gestes doux et précis.
La cicatrisation est généralement rapide et l’inconfort postopératoire se contrôle avec un traitement antalgique adapté.
Suivi orthodontique après exposition
Après l’exposition chirurgicale, la phase orthodontique joue un rôle déterminant. Le praticien exerce des forces très douces sur la dent afin de l’amener progressivement vers sa place dans l’arcade. Cette traction se fait lentement pour ne pas fragiliser les racines voisines ni léser la gencive. La précision du mouvement assure à la fois l’efficacité du traitement et la préservation des tissus.
Le suivi orthodontique nécessite des rendez-vous réguliers, souvent mensuels. Lors de ces visites, l’orthodontiste ajuste les dispositifs, contrôle la direction du mouvement et vérifie l’absence d’effets secondaires comme une inflammation ou une mobilité excessive. Cette phase demande du temps : selon la profondeur et l’orientation initiales de la canine, la traction peut durer entre 6 mois et 18 mois. Une bonne communication entre le patient et le praticien reste essentielle pour garder la motivation tout au long du traitement.
Conseils pour optimiser le traitement
La réussite du traitement dépend en grande partie de l’implication du patient. L’orthodontie et la chirurgie fonctionnent ensemble, mais sans une coopération quotidienne, les résultats risquent de se compromettre.
Pour mettre toutes les chances de son côté, le patient doit :
- Maintenir une hygiène bucco-dentaire irréprochable : se brosser les dents après chaque repas avec une brosse souple, utiliser du fil ou des brossettes interdentaires, et appliquer un bain de bouche si le praticien le recommande.
- Respecter les consignes alimentaires : éviter les aliments trop durs, collants ou acides qui peuvent endommager la zone opérée ou fragiliser l’appareil orthodontique.
- Surveiller les signes inhabituels : signaler immédiatement au praticien toute douleur persistante, tout saignement anormal ou tout problème avec l’appareillage.
- Respecter les rendez-vous de suivi : chaque ajustement orthodontique est essentiel pour guider la dent correctement et éviter tout retard dans la progression.
En appliquant ces recommandations au quotidien, le patient participe activement au succès du traitement. Cette coopération permet d’obtenir un mouvement dentaire précis, de réduire les risques de complications et de favoriser une intégration harmonieuse de la canine dans le sourire.
Questions fréquentes sur les canines incluses
- À quel âge diagnostiquer une canine incluse ?
Le dépistage est possible dès 9 ou 10 ans, grâce à des radiographies de contrôle. - La chirurgie est-elle systématique ?
Non, si la dent est bien orientée et qu’il existe assez d’espace, un traitement orthodontique seul peut suffire. - Le traitement est-il long ?
Oui, car le mouvement doit rester progressif pour éviter tout dommage. La durée varie selon chaque cas. - Peut-on éviter une inclusion ?
Parfois, un suivi orthodontique précoce permet de libérer la place à temps. - Une canine incluse peut-elle rester en place sans problème ?
Oui, dans certains cas sélectionnés, mais un suivi régulier reste obligatoire.
Prendre rendez-vous
Pour évaluer et traiter une canine incluse, un examen clinique et des radiographies précises sont nécessaires. L’équipe du cabinet Smile2 – Espace Dentaire Foch, situé à Saint-Mandé, près de Paris, vous accueille pour déterminer la solution adaptée. Prenez rendez-vous en ligne afin de planifier votre prise en charge.
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